Histoire d’une expérience sensorielle en hôtellerie


DÉFINITION DE L’OBJECTIF

Le rôle d’une société de conseil spécialisée en hôtellerie est bien d’apporter une valeur ajoutée par la réflexion, la préconisation, le retour d’expérience, et le benchmarking à ses clients. Aussi, développant une sensibilité personnelle pour toute expérience sensorielle, de surcroit dans l’univers hôtelier, j’ai souhaité vivre une expérience pour mieux la partager avec mes clients. L’objectif était donc de me mettre dans la peau d’un hôtelier qui souhaitait développer l’expérience de ses clients hôtes et ainsi mieux les fidéliser et les transformer en ambassadeurs de son établissement.

Ayant la chance de « vivre l’hôtellerie » au quotidien depuis ma plus tendre enfance par transmission des codes et valeurs remontant à 5 générations, j’ai tout d’abord réactivé ma mémoire d’exploitant en transposant les pièces de ma maison aux lieux de vie d’un hôtel. Certes, les volumes sont plus modestes, pour autant le raisonnement reste identique.

Je voudrais que mes hôtes éprouvent du plaisir à rester dans une pièce (chambre, salon …) grâce à une expérience olfactive personnalisée, et que cette dernière soit prolongée dans leur salle de bains par une ligne de produits d’accueil.

IDENTIFICATION DES INTERLOCUTEURS ET RÉDACTION DU CAHIER DES CHARGES 

Je me suis appliqué le principe que la sensibilité à un sujet (décoration, cuisine, ambiance …) ne fait pas de nous un spécialiste, et que cela reste « un métier » …

Aussi, j’ai pris contact avec un ami de mon club de golf qui travaille dans ce domaine : Michael MOREAU, cadre dans la société Concept Aromatique, dans la région de Grasse.

Il a pris de temps pour comprendre mon attente, m’expliquer les rudiments de son métier, me faire visiter son laboratoire, et je saisis l’occasion pour l’en remercier.

Aussi sur ses recommandations expertes, ma première mission a été de trouver la fragrance que je souhaiter véhiculer. Faire le choix de l’odeur, la composition du jus, qui allait correspondre à « ma Maison ».

LE JUS

Comme pour la plupart des vins, le jus est un assemblage, avec des subtilités procurées par un savant dosage. Cette étape a pris du temps. Aussi ce temps est du plaisir, que je comparerais à la conception d’un voyage sur mesure. Il ne s’agit pas d’aller chercher des testeurs sur l’étagère d’une grande surface pour trouver un « parfum d’ambiance » à la lavande ou au pamplemousse … mais bien de trouver la signature d’une partie de son identité.

« Être nez » relève du haut niveau, et Dieu merci, on peut apprécier sans en avoir l’expertise. Comme pour le vin, pour prendre du plaisir à le déguster, il n’est point incontournable de pouvoir identifier les cépages à l’aveugle.

En revanche, quand vous appréciez une odeur sans l’avoir identifiée, que l’on vous « souffle la réponse », vous parvenez alors plus facilement à l’identifier. Puis vient agir le phénomène de la « madeleine de Proust » qui vous permet de remémorer des souvenirs liés à cette odeur.

Ainsi je vous livre les éléments qui sont entrés dans la composition de mon « jus » :
·         Notes de tête : Eucalyptus, orange, citron.
·         Notes de cœur : Gingembre, Fleurs blanches, Cardamome.
·         Notes de fond : Bois de santal, musc blanc.

 Tel un cocktail, c’est l’alchimie qui provoque l’émotion.

Subtilité, originalité, certaines odeurs qui composent cette fragrance évoquent des souvenirs personnels, liés à l’enfance pour certains, à de belles missions professionnelles pour d’autres.


LE CLIN D’ŒIL DU DESTIN 

Lors d’une mission au Maroc, j’ai eu l’occasion de visiter le musée du Parfum de Marrakech et ainsi compléter mes connaissances en la matière et développer ma sagacité.

En voici quelques illustrations visuelles.

Cette expérience m’a donné envie de poursuivre l’enrichissement de mes connaissances par la visite du Musée International de la Parfumerie à Grasse ainsi que son jardin à Mouans-Sartoux.


LA PARTIE OLFACTIVE 

Il est parfois un hasard de calendrier qui fait bien les choses… Michael m’informe qu’un salon professionnel se tiendra bientôt à l’hôtel Negresco à Nice, et qu’un de ses partenaires serait présent : Karine DERACO, fondatrice de la société Solutions Parfum, à Grasse. Je saisis l’occasion pour la remercier.

Comme avec Michael, tout commence par un entretien lors du show room, suivi de quelques échanges pour comprendre mon projet, connaître les volumes des pièces, avoir une approche de mes goûts :

- Type de diffusion (bougie, spray, capillarité, …)
- Pour le visuel, flacon rond ou carré,
- Également des notions de quantités, de taille des différents contenants, de budget, etc …

Cela m’a permis de comprendre qu’il fallait rapidement passer par une étape incontournable : le cahier des charges. L’adaptation du « jus » en « produits finis » était toujours réalisable, cependant la vraie question est de répondre aux contraintes et attentes indiquées précédemment.

L’esthétique entrant dans la composition de l’image de marque, j’opterais pour le diffuseur par capillarité que je trouve élégant (sans comparaison avec le diffuseur électrique) et plus pratique qu'une bougie.

Je prévois également quelques modèles plus réduits « à offrir », comme dans les boutiques des hôtels.

Je tiens à préciser que la société de Karine est probablement leader sur le segment des hôtels de prestige. A ce titre, elle avait la capacité d’élaborer mon « jus ». Ayant commencé avec Michael, je voulais qu’elle se serve de la composition déjà réalisée par Concept aromatique.


LA PARTIE AMENITIES 

Une fois encore, Karine a toutes les capacités pour décliner également le « jus » en amenities. Pour autant, dans l’expérience que je souhaitais vivre imposait des quantités bien en deçà des seuils minima de fabrication.

Ainsi j’ai de nouveau fait appel au réseau de Michael, avec une rencontre humaine de quelqu’un de passionné, passionnant pouvant à la fois traiter la partie olfactive comme la partie amenities, le tout avec de très faibles quantités minimales.

Étant engagé avec satisfaction avec Karine, je ne traiterais que la partie amenities.

Ma demande était très personnalisée puisque je voulais, à la fois, retrouver l’odeur de la composition créée par Concept aromatique, et procurer une sensation cutanée.

Ainsi, avec Latifa  Mignone, fondatrice de la société Savonice, nous avons évoqué le souvenir d’une gamme dans un hôtel de sa majesté au Maroc à base de menthe poivrée qui rendait une sensation de fraicheur mémorable. 

Je saisis l’occasion pour la remercier et vous communiquer le site Internet de cette société : www.savonice.com 

Ainsi, ont été développés des amenities issus de produits à très fort taux de naturalité Norme ISO 16128 94% à 99,5%.

Les flacons avec logo ont été prévus en version « rechargeable manuellement » avec eco pompe.

Seul le Gel douche est prévu en version mixte (fraicheur sur la peau par la menthe poivrée + rendu olfactif par la fragrance personnalisée.

Le shampooing, l’après-shampooing, et le lait corps restent sur la sensation olfactive (bien que la texture reste étudiée, de même que la couleur perçue à l’intérieur du flacon comme en dehors. La texture du « lait corps » m’a fait prendre conscience que dans ce métier aussi les mots ont un sens … la crème pour le corps correspondait davantage à mon attente qu’un lait corporel…


A VOUS DE JOUER … 

Je vous propose d’en parler ensemble, de profiter de ce retour d’expérience pour vous remettre entre bonnes mains, celles des experts qui m’ont accompagné dans cette démarche.

Pour vous aider dans votre décision, laissez-moi vous raconter une anecdote.

Lors de l’accompagnement à la réouverture du mythique palace « La Mamounia » à Marrakech, j’ai eu l’occasion de parler de ce sujet avec Olivia Giacobetti, un grand « nez » qui mettait en place l’expérience olfactive des lieux. Elle m’a appris que chaque sens avait un circuit pour remonter au cerveau. La musique que l’on entend, les choses que l’on voit ou que l’on touche, ce que l’on goute … et le lien avec la mémoire se fait au travers d’une sorte de filtre. Seul l’odorat a la particularité d’avoir une connexion directe avec le cerveau, permettant ainsi de favoriser l’accès aux souvenirs grâce aux odeurs que l’on sent.

C’est pourquoi l’expérience olfactive est si importante dans l’hôtellerie de luxe, et les bons moments passés lors des séjours des clients peuvent se perpétuer grâce aux produits olfactifs achetés dans leurs boutiques, tout en accélérant l’envie d’y retourner …



 

La démarche RSE en hôtellerie
Un exemple à suivre en Amérique Centrale