La démarche RSE en hôtellerie : un exemple à suivre en Amérique Central

Un exemple à suivre en Amérique Centrale

Démarche éco responsable, démarche environnementale, rse…

Beaucoup de mes clients m’ont sollicité, dans un premier temps pour obtenir les points nécessaires au renouvellement du classement hôtelier, puis pour les accompagner dans la mise en place d’une démarche RSE pour leur hôtel. 

Dans ma philosophie de partage des « best practice », je vous livre une interview réalisée en fin d’année 2023 avec mon client situé dans un pays faisant référence en la matière, le Costa Rica… 

Bruno Percepied : « Bonjour Richard GARRO, vous êtes Sustainability Project Manager à l’hôtel Belmar, Monteverde, Costa Rica. Votre Pays fait référence en matière de développement durable, et votre hôtel peut s’enorgueillir de la distinction " 100% carbon free ". Quelles sont selon vous les clés de la réussite d’une démarche éco-responsable dans un établissement hôtelier ? »

Richard Garro : Comme dans beaucoup de domaines, l’exemple vient par le haut. Selon la façon dont les propriétaires ou la direction s’impliquent dans la démarche, elle sera forte ou minimaliste.

Ensuite, il faut des relais en interne, des référents, qui croient en la démarche. Ils doivent bien sûr être volontaire, mais la direction doit veiller à positionner des leaders car ils doivent être moteurs.
 Richard GARRO, Sustainability Project Manager à l’hôtel Belmar, Monteverde, Costa Rica

BP : Quelles sont les actions que vous avez entreprises ?

RG : Il y a 3 niveaux d’actions.

1.      Le premier est celui qui vous est imposé par la loi, comme le recyclage

2.      Le second est dans le domaine de l’énergie, avec l’eau et l’électricité. C’est probablement la principale source d’économies. Il faut savoir se fixer des objectifs, mesurer et recueillir des indicateurs. Cela ne prend que 10 minutes par jour pour un réel retour sur investissement.

3.      Le troisième sont des actions qui dépassent le cadre même de l’hôtel

BP : Avoir une certification est important ?

RG : Beaucoup d’entreprises font du « greenwashing » (NDLR : Legreenwashing, ou écoblanchiment, est un procédé de marketing ou de relations publiques utilisé par une organisation pour se donner une image trompeuse de responsabilité écologique.

C’est pourquoi une certification peut rassurer le client sur la sincérité de la démarche.

BP : Les clients apprécient-ils la démarche ?

RG : Beaucoup plus de clients que l’on pense ont cette sensibilité, certains en font même un critère de sélection. Certains intermédiaires comme des tour operators incluent ce type de démarche dans leur cahier des charges de référencement.

Le client est prêt à s’impliquer si on le lui propose sans lui imposer (il reste client …), et si on sait le convaincre. Il faut aussi respecter un équilibre entre le projet et la qualité de service. (NDLR : Un filet d’eau sans pression qui sort de la douche d’une chambre louée 300 euros, ça ne passe pas …)

Le client peut même devenir un ambassadeur de la démarche par ses critères de choix.


BP : Le staff s’implique-t-il dans la démarche ? 

RG : Oui, à la condition de lui expliquer « pourquoi » on le fait, et « comment » on le fait…

Ils apprécient faire partie d’un projet d’entreprise ou de société. Ils aiment également se sentir soutenus pour pouvoir faire la différence.

BP : Pouvez-vous partager quelques idées pour mes clients hôteliers ?

RG : Oui, bien sûr …

1.    Il n’y a pas de petite action, ni encore moins de trop petite action ne méritant pas d’être entreprise. (NDLR :se référer au Tip n° 9, l’avocat de l’ange). Les référents doivent savoir mettre en valeur chaque idée.

2.    L’hôtel doit avoir une implication forte dans le tissu local. Au-delà de la promotion des circuits courts, mettre en avant ceux qui contribuent au respect de la planète et ont des actions méritant d’être valorisées

3.    La mise en place d’un potager est un vrai projet d’entreprise avec « triple win ». Des actions gourmandes pour le client, fédératrices pour les équipes et communicantes pour l’entreprise … sans oublier la planète. D’autant que la récupération des eaux de pluie, le recyclage des eaux usées, l’utilisation de compost, etc … sont autant d’actions entrant dans le cadre de la tenue du potager. Nous y avons même installé une « maison des insectes » qui plait beaucoup aux enfants, nos ambassadeurs de demain …

(NDLR : La citation de Saint Exupéry « nous n’héritons pas de la terre, nous l’empruntons à nos enfants » prend tout son sens)

BP : Merci Richard GARRO pour ce partage d’expérience. Pura Vida !

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